Pour bien en comprendre toutes les implications, il est nécessaire de resituer le contexte d’apparition du concept de stress. Le terme apparaît d’abord dans la physique au XIXème siècle pour désigner la contrainte exercée sur des matériaux afin de les déformer ou de les endommager. Par exemple, l’utilisation d’une forte source de chaleur qui va permettre de déformer le fer est un stress.
Au siècle suivant en physiologie, on qualifie de stress toute variation extérieure venant perturber les mécanismes régulateurs de l’homéostasie . Par exemple, être exposé à une chaleur extérieure de 45°c est un stress pour le corps humain qui doit se maintenir à environ 37°c. La transpiration est une réaction au stress imposé par l’environnement et qui va permettre de réguler la température du corps et de rétablir l’homéostasie.
Le physiologiste Walter Cannon relève une différence entre :
Les stresseurs peuvent être de plusieurs types :
Physiques, chimiques et biologiques : chaleur, bruit, lumière ; pollution, radiations ; virus et bactéries…
Psychologiques : les attentes et/ou demandes très fortes venant de l’extérieur (famille, collègues, supérieurs) ou de nous-mêmes ; le manque de contrôle sur les évènements…
Socioculturels : solitude, isolement ; stigmatisation ; précarité…
Ces stresseurs sont susceptibles de varier sur plusieurs dimensions, qui peuvent aggraver leurs effets. Sont donc à prendre en compte :
L’intensité d’émission du stresseur,
La durée d’émission du stresseur,
La fréquence d’apparition du stresseur,
Mais aussi le niveau de prédictibilité du stresseur (moins son apparition est prédictible et plus cela va être stressant. Par exemple les attentats de Charlie Hebdo que personne n’avait prévus ont provoqué une onde de choc en France, même chez les personnes qui n’ont pas été directement touchées par l’évènement.).
La façon dont la personne perçoit le stresseur (notamment psychologique et socioculturel) et sa capacité à y faire face sont également à prendre en compte. Les perceptions et donc les effets du stress varient d’une personne à l’autre , et peuvent être dues à l’influence de la personnalité, de la culture, du milieu d’appartenance, de certaines fragilités ou vulnérabilités, etc.
En entreprise, tous les types de stresseurs évoqués précédemment (physiques, chimiques, biologiques, psychologiques, socioculturels) peuvent apparaître. De manière générale tout ce qui constitue une menace pour l’intégrité physique ou morale de l’individu, tout ce que l’individu ne contrôle pas ou qui le met dans un état d’incertitude provoque du stress.
Concrètement, en dehors des dangers physiques, nous pouvons citer :
L’insécurité de l’emploi,
L’inégalité salariale,
Les mauvais rapports sociaux, les conflits
Les menaces, la violence, le harcèlement
Les contraintes exercées sur l’individu (quantité, qualité, temporalité…) notamment lorsque l’individu dispose (ou pense disposer) de peu de ressources pour y faire face
Une trop grande ou trop faible difficulté de la tâche
Une trop grande ou trop faible responsabilité en considération des capacités de l’individu
Une trop faible possibilité de participer aux décisions
Etc.
Selon l’endocrinologue Hans Selye, la réponse de stress est complexe et se prolonge dans le temps selon ces trois étapes :
La Réaction d’alarme survient après la perception d’un stresseur, l’organisme se prépare et mobilise des ressources pour y faire face. Cela se traduit par la production et la libération d’hormones telles que le cortisol, l’adrénaline et la noradrénaline, entraînant tachycardie, augmentation du tonus musculaire, dilatation des pupilles, variation de la température du corps et de la tension artérielle, etc…
La Phase de résistance survient lorsque la situation stressante se prolonge : le corps s’adapte et s’habitue à l’environnement stressant
La Phase d’épuisement survient lorsque la situation stressante dure dans le temps et que l’individu ne trouve pas de solution viable lors de l’étape précédente. La résistance s’étiole et apparaissent différents troubles somatiques et hormonaux qui peuvent s’aggraver jusqu’à la mort.
En dehors des réponses physiologiques décrites par Selye nous pouvons également mettre en évidence des réponses :
comportementales (agitation, hésitations, tics, bégaiements, agressivité)
émotionnelles (anxiété, peur, frustration, mélancolie, dépression)
cognitives (diminution des ressources attentionnelles, difficultés d’élaboration de la pensée, ralentissement cognitif…)
En résumé : Nous savons aujourd’hui qu’à long terme l’épuisement dû au stress entraine des maladies cardiovasculaires et immunitaires (y compris le cancer), mais qu’il peut aussi amener les personnes à adopter ou a produire des comportements délétères pour elles-mêmes ou pour autrui (ex. addictions, suicide).
Absentéisme et arrêts maladie, ou à l’inverse présentéisme
Turnover
Agressivité, dégradation de l’ambiance et du climat social
Erreurs et productivité moindre
Etc.
Comme pour l’ensemble des risques psychosociaux, il ne faut pas attendre que le stress prenne de grosses proportions avant d’agir. Plus il est traité en amont et plus les conséquences seront moindres.
Il existe plusieurs façons de réduire les risques liées au stress, notamment :
En modifiant notre perception et notre évaluation des évènements (par exemple, ne se focaliser que sur ce que l’on contrôle et ne pas s’inquiéter des choses pour lesquelles on n’a aucune marge de manœuvre)
En augmentant le soutien social au travail
En augmentant le contrôle des personnes, leurs marges de manœuvre à la tâche
En enrichissant son environnement extra-professionnel
Etc.
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